le cannage en France L'utilisation du cannage en
France remonte à la moitié du XVIIe siècle, cependant il est surtout prisé à partir de la « Régence » (1715-1723) sur les dossiers et assises de sièges.
A l'origine le cannage était, le plus souvent sur les canapés et les fauteuils, recouvert d'un carreau, coussin plat épousant la forme de l'assise.
Depuis, cette garniture n'a cessé dêtre utilisée au fil du temps sur différents mobiliers tels que des étagères, tête et pied de lit, ou simplement en décoration pour des
tables basses, etc.
Qu'il sagisse d'un tissage sur châssis traversé, d'un collage brin par brin sur dossier ou d'un travail de sertissage sur support contemporain, la réalisation d'un cannage
obéit à des règles précises, sa résistance dans le temps dépend de leurs respects.
Le CALAMUS ROTANG est un palmier de la famille des CALAMÉS.
Il en existe 340 espèces qui croissent pour certaines en Afrique tropicale mais essentiellement en Indonésie, Malaisie, Australie et Philippines.
Il porte le nom de l'île ou la région où il croit, sarawach, malacca, batang, etc...Ils sont épineux, rampants et grimpants dès qu'ils aperçoivent de la lumière, ils peuvent
serpenter ainsi sur 350 mètres avec un diamètre de 6 à 8 cm.
Les feuilles sont comme celles des palmiers, alternées, éloignées les unes des autres et aident le rotang à s'accrocher aux arbres.
Le rotang contrairement au bambou est plein, de minuscules veines laissent passer la sève que les indigènes boivent.
On s'en sert pour faire des ponts, des ustensiles de pêche, des meubles et de la canne.
Il est coupé sur place en barre de 5 mètres puis on enlève les feuilles et la 1ère écorce épineuse, laissant apparaître la seconde écorce brillante et lisse. Il doit être
ébouillanté pour le traiter contre les parasites.
Il est ensuite lavé avec du sable et des balles de riz, rincé dans l'eau courante, puis trié par couleur et mis à sécher au soleil debout ou à plat sur des supports permettant
à l'air de circuler. On le fait tourner toutes les 36 heures car il s'éclaircit.
Enfin il est trié, énoué, calibré, redressé. Celui qui servira aux meubles est écorcé à la main avec une serpette pour devenir le rotin.
C'est à partir des rotang tahiti et koboo, qui sont minces et régulières, de 8 à 10 mm que l'on fera la canne et la moelle de rotin.
Elles sont passées dans une buse munie de couteaux libérant l'écorce en planières de 0,8 mm à 6 mm et ensuite calibrées et effilées dans une autre machine, leur longueur va de
3 à 5 mètres. Quand toute l'écorce est retirée le coeur devient la moelle de rotin destinée aux travaux de vannerie. Les filatures de rotin sont pour l'essentiel à Hong-Kong et à
Singapour.
Les différentes façon d'utiliser la canne
Les cannages réalisés en canne de rotin concernent principalement les sièges, têtes de lit, banquettes, cache-radiateurs. Plusieurs modes possibles :
- le cannage traditionnel, travail totalement manuel, est la technique la plus connue. Cest un cannage fait main, preuve
de solidité et de longévité. Noué brin par brin, traversant le châssis et logé dans une gorge, il est habituellement appelé «Cannage Français à 6 fils».
- Le cannage collé chevillé ou cannage français gros trous est quant à lui utilisé pour les dossiers de sièges et les
joues de fauteuils. Ce type de cannage n'est pas traversant. Il est réalisé sur trous borgnes.
- le cannage plein éclisse de 6 mm
- le cannage plein canne de 3 mm
- le cannage mécanique, rentré en force dans une gorge et collé. Cette technique est généralement utilisée dans la
fabrication industrielle des sièges ou des lits cannés. Parfois il accompagne en décoration le mobilier rotin.
La Préparation de la Paille de seigle
Dès le semis, le seigle était l'objet de la surveillance attentive de l'artisan rempailleur, puis venait le moissonnage, le battage, pour séparer les grains de l'épi de la paille, le soufrage, pour la rendre plus blanche.
Le coupeur divisait les tiges en les coupant de part et d'autre des noeuds car la tige du seigle comporte trois segments en dehors de l'épi: à partir de la base de ce dernier et en allant vers la racine on rencontre d'abord, avant la coupe du ler noeud, la « longue paille », vient ensuite la paille « 1/2 longue » entre le ler et le 2ème noeud, le reste est inutilisable.
La paille est triée en botte de « longues pailles », demi longues » puis les courtes, car le rempailleur aura successivement besoin de courtes, puis de demi longues, puis de longues pailles pour rempailler la chaise.
C'est seulement dans les parties visibles de ce chemin - celles qui constituent le dessus du fond de chaise - que, de ses doigts agiles (le pouce et l'index de chaque main pour refendre la paille de seigle) le rempailleur recouvre son lien d'une paille de seigle aplatie.
Ainsi habillé le lien est plus beau à l'oeil et plus résistant à l'usure, plus glissant au frottement. La paille de marais est donc l'élément essentiel du paillage.
D'où vient elle ?
Comme son nom l'indique elle provient d'une plante poussant dans les marais. A l'époque de sa maturité, la plante est fauchée à sa base immergée, puis elle est pendue pour être séchée au soleil.
Débarrassée de ses impuretés, elle est ensuite remise en bottes.
Mais la paille de marais est maintenant devenue rare, c'est qu'en effet, 5 ou 6 coupes suffisent pour que la plante ne repousse plus.
Les marais de nos régions ont, par conséquent, cessé de fournir cette matière naguère peu coûteuse et qu'il faut maintenant importer. .