Le tapissier garnisseur est l'artisan qui met en place la tapisserie d'ameublement, réalise des garnitures et des couvertures de sièges ou tout autre meuble recouvert de tissu ou de cuir.
Cet artisan garnit tous les types de carcasses. Il réalise des garnitures qui sont à pelotes, piquées ou capitonnées. Pour ce faire, il peut utiliser des pelotes traditionnelles en crin ou des méthodes modernes à base de mousse synthétique.
Un bon garnisseur doit respecter le style du siège, car chaque époque a sa forme de pelote et son type de recouvrement. Une pelote de style Louis XVI ou style Empire en lame de couteau et à angles bien marqués, tandis qu'une pelote de style Louis XIV est plus galbée. Il en va de même pour la qualité des tissus et de leurs motifs.
Certains meubles sont très recherchés et possèdent une grande valeur, surtout les sièges d'époque estampillés. Il est également possible de créer un siège à partir d'une carcasse neuve.
Il existe aussi des selliers-garnisseurs spécialisés dans le garnissage de sièges automobiles. Dans ce cas, les pelotes sont généralement faites de mousse préformée.
La tapisserie d'ameublement regroupe les techniques et le savoir-faire du métier de tapissier garnisseur.
Parmi d'autres tâches, la tapisserie d'ameublement consiste en la réfection de sièges, dont voici les étapes :
- Le Dégarnissage : le tapissier découvre puis dégarnit entièrement le siège pour ne garder que la carcasse. Ce travail est parfois long et fastidieux, car il faut retirer tous les clous ainsi que toutes les semences qui maintiennent l'ensemble de la couverture et de la garniture.
- La remise en état de la carcasse : selon l'état du siège, le tapissier doit souvent procéder à des collages pour renforcer la carcasse. Il peut également faire appel à un ébéniste pour la remise en état du meuble. C'est également le moment de procéder au vernissage de la pièce, ou de procéder à la patine.
- Le sanglage : mise en place des sangles.
- La mise en place de la garniture : méthode traditionnelle : avec son savoir faire, le tapissier fixe les ressorts, puis la toile forte (jute à tissage serrée), le crin (animal ou végetal)recouvert par une seconde toile de jute (toile d'embourrure) il effectue ensuite le piquage de la garniture qu'il recouvre d'une fine couche de crin animal avant de mettre cette garniture en blanc (toile blanche tendue) et de la recouvrir de ouate et enfin du tissus
. Une méthode moderne consiste à remplacer ce système par de la mousse (idéalement Bultex) découpée sur mesure.
- La mise en place du Jaconas : le tapissier recouvre le fond du siège d'un Jaconas afin de masquer le sanglage peu esthétique du fond et d'éviter à la poussière de circuler.
- La couverture : la couverture est l'étape la plus agréable pour le tapissier, qui voit l'achèvement de son travail se concrétiser. Il centre le motif du tissu ou l'aligne selon les règles de l'art, puis le fixe à l'aide de semences ou agraphes recouvertent par un galon ou un passepoil ou par directement des clous décoratifs.
- La finition : en termes de finition, si on décide de ne pas mettre de clous, il est possible de poser une lézarde, ou un double passepoil.
L'ébéniste fabrique des meubles et panneaux, en bois, composés d'un bâti en menuiserie sur lequel sont appliquées des feuilles de bois précieux appelées placages ou de toute autre matière qui dissimulent entièrement ou partiellement le bâti.
Il peut produire à l'unité ou en petit nombre. L'ébéniste est avant tout un artisan.
Le mot ébénisterie apparaît dans le dictionnaire de l'Académie en 1732 pour la première fois ; pour le différencier du terme menuiserie, car les artisans ébénistes, en plus des techniques de la menuiserie font appel à la marqueterie au placage et à la tabletterie. Il est tiré du mot ébène, racine probablement nubienne (Égypte) ayant fait le tour de la Méditerranée par la Grèce puis Rome, et désignant le bois de l'ébénier, de couleur noire. C'est le travail de cette essence précieuse qui a donné le nom au métier chargé d'ouvrage « à caractère plus décoratif qu'utilitaire ».
Les meubles d'ébénistes peuvent être de style ancien ou de création contemporaine.
Le maître d'œuvre assure les différentes étapes de fabrication : choix du modèle et du bois, sciage et corroyage, réalisation des assemblages, du décor et du montage.
Les commodes, encoignures, secrétaires, cabinets, bureaux et autres meubles recouverts d’écailles, de bois de placage, de marqueterie, de laque, de vernis, de porcelaine sont des meubles d’ébénisterie.
La finition du meuble est parfois confiée à un artisan spécialisé : marqueteur, monteur en bronzes, sculpteur sur bois, doreur, vernisseur.
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Histoire
- En Europe, les plus anciennes techniques relevant de l'ébénisterie ne remontent pas plus loin que le Moyen Âge, même si on ne lui donnait pas encore ce nom, avec l'apparition du point de Hongrie (parquetage en damier appliqué aux grandes surfaces sur certains meubles précieux) .
- Au XVe siècle en Italie apparaît la marqueterie. Elle connaît une grande renommée dans toute l'Europe, bien qu'elle n'y soit diffusée qu'au XVIIe siècle.
- Au XVIe siècle en Italie apparaît une nouvelle catégorie d'artisans qui travaillent les essences rares et en particulier l'ébène. Ils créent de nouveaux procédés appelés l'intarsio et l'impasto. Avant cela, l'ébène n'était utilisée que pour de petits objets (échiquiers, coffrets…).
- En France, c'est au milieu du XVIIe siècle que la vieille corporation des menuisiers accueille cette nouvelle catégorie d’artisans et crée la Jurande des Maîtres Ébénistes.
- Désormais, et jusqu’à la suppression des corporations en 1791, une distinction très nette s'établit entre ces deux métiers qu’il ne faut pas confondre.
- Les ébénistes sont représentés au Concours des Meilleurs Ouvriers de France (ayant lieu tous les trois ans) depuis le début du XXe siècle. Parmi les artisans les plus célèbres ayant obtenu cette reconnaissance officielle de l'Etat, on compte notamment Quentin Bergot pour ses multiples réalisations domestiques.
- Aujourd'hui le métier est en constante évolution avec l'emploi de nouveaux matériaux, ainsi que l'utilisation de machines de plus en plus performantes, et notamment les machines à commandes numériques.
La réelle différence est avant tout historique.
Le menuisier est celui qui travaille le bois « menu » (petit) par contraste avec le charpentier puis, grâce à l'évolution des moyens de navigation et de cartographie au XVIe siècle, les explorateurs des nouveaux mondes (Madagascar, de l’Ile Maurice) découvrent des essences nouvelles tel que l'ébène. Une histoire veut que des bateaux aient été réparés avec du bois exotique et que par la suite le roi découvrant ces nouvelles essences voulut en faire du mobilier, ainsi pour économiser le bois en quantité réduite et long à acheminer on utilisa les procédés du placage.[ Les contraintes apportées par ces nouveaux matériaux plus rares engendrent une méticulosité plus accrue (il ne faut pas gâcher ces essences rares). Les matériaux étant plus chers et rares ils étaient réservés aux nobles et aux gens riches, et le travail demandé était souvent d'une grande finesse [1]. L'ébénisterie est souvent associée au travail du placage même si celle-ci travaille aussi beaucoup le massif.
L'art de la menuiserie est plus convivial et plus accessible, l'ébénisterie est plus raffinée. Cependant ces métiers ne sont pas séparés par une limite exacte, il y a un point central où se confondent ces deux arts où il est difficile de qualifier un travail de l'un ou de l'autre.
De nos jours, cette différence est toujours floue et on parle, par habitude et par facilité, de menuisier lorsque la production concerne plus le bâtiment (fenêtres, portes, placards, parquets...) et d'ébéniste lorsqu'elle concerne le mobilier.
Cependant, la différenciation s'il faut en faire une, provient de la façon de travailler. Une liste des techniques employées n'est pas possible à faire, mais globalement à l'heure actuelle, l'ébéniste va utiliser le moins possible de bois massif. Souvent, des panneaux en latté ( âme en peuplier et, de plus en plus fréquemment en pin ) ou en médium (MDF) sont plaqués et alaisés afin de se substituer au bois massif. On pourrait qualifier l'ébéniste d'artisan du "paraître" en cela qu'il fait semblant. Le terme n'est pas péjoratif mais l'utilisation d'essences rares, et parfois impossibles à obtenir en grande quantité, oblige l'ébéniste à les utiliser en placages. De plus, le travail des panneaux est beaucoup plus aisé. L'ébéniste va aller jusqu'à imiter l'utilisation du massif, et , par exemple des montants et traverse, en collant des pièces rapportées sur le panneau lui même. Ce type de technique est employé, par exemple par un ébéniste. Pour conclure sur la différenciation ébéniste / menuisier, on pourra dire que deux meubles construits par l'un ou l'autre pourraient avoir le même aspect, mais la méthode et les techniques de fabrication employées différeront.
La restauration de mobilier
La restauration de mobilier est une branche particulière de l'ébénisterie qui consiste à restaurer des meubles anciens. Elle requiert à la fois une bonne maîtrise de la fabrication des meubles, mais aussi une bonne connaissance des styles et l'utilisation de techniques propres à la restauration.
Elle doit être réservée à des ébénistes formés à cette pratique (certaines restaurations réclament une formation spécifique parallèlement à la formation classique d'ébéniste) car on a vu trop souvent des meubles massacrés par l'ignorance, ou pire, la cupidité de certains professionnels du meuble. Pour éviter cela une charte du restaurateur a été instaurée, qui préconise entre autres l'utilisation de techniques et produits anciens (utilisés à l'époque de la fabrication du meuble), et de faire en sorte que chaque restauration soit réversible.
La restauration ne doit pas être confondue avec la conservation qui a pour but de maintenir le meuble en état, de faire en sorte qu'il fonctionne, sans camoufler
les ajouts et en retirant le minimum de matière. Elle est utilisée notamment par les musées et doit permettre une étude historique et archéologique ultérieure du meuble. C'est pour cela que
seul le "minimum vital" doit être fait sur les meubles conservés pour ne pas masquer les traces du temps.
Parler de menuisier en sièges, c'est rappeler que cette corporation des menuisiers a évolué en fonction des techniques et des spécialisations.
Le mot Menuisier apparaît, pour la première fois en 1382, dans les statuts règlementant la profession de Huchier-Menuisier. Cette ordonnance institue la réalisation d'un chef-d'œuvre pour accéder au statut de maître. A cette époque, les huchiers-menuisiers font partie de la corporation des charpentiers, qui a deux corps :
- charpentiers à la grande cognée - en rapport avec la cognée hache.
- charpentiers à la petite cognée - qui sont les huchiers-menuisiers - appelés ainsi car ces artisans amenuisaient les bois en les rendant plus minces et fabriquaient des objets menus.
À la fin du XVe siècle, Jacques d'Estouville, prévot de Paris, utilise le mot Menuisier seul. Il est réservé à ceux qui font profession de fabriquer des meubles et des aménagements intérieur de maisons.
À la fin du XVIe siècle, la séparation se fera entre les menuisiers en bâtiment (portes, lambris, parquets) et les menuisiers en meubles.
Au XVIIe siècle, avec la découverte des nouveaux mondes, et l'importation des bois "exotiques" apparaît un nouveau métier "Menuisier en Ébène", statut reconnu, en 1743, par Colbert sous le terme d'ébéniste.
Au XVIIIe siècle, le menuisier en sièges est l'artisan qui fabrique des carcasses ou fûts de sièges, mais aussi des éléments de mobilier pour lesquels sa connaissance des bois massifs et de la géométrie descriptive est nécessaire : tels que des écrans de feu, des consoles, des torchères.